Paroles de motarde
J'ai 35 ans et j'ai passé mon permis à 18 ans, bien avant le permis B.
C'est une vraie passion qui me vient de nulle part.
Personne autour de moi n'est motard, à part mon parrain qui fait du Side
Car cross; mais c'est un monde bien particulier (quoique super
sympathique) et relativement éloigné du monde de la moto de route.
Je trouvais les motos superbes, simplement pour l'objet, pas pour la vitesse ni la puissance ni la liberté ....juste l'objet.
Un matin, j'avais 17 ans, j'ai acheté Moto Journal. Ce magazine a bouleversé ma vie.
Sur la 4 eme de couverture se trouvait une pub pour la 1100 ZZr, une pub
magnifique qui m'a énormément marquée. Je la revois encore: un motard à
un péage sur son ZZR. La légende: "c'est vous que l'on devrait payer
pour vous arrêter".
Photo superbe.Y'a eu craquage: je veux un ZZR ! Mon coeur d'ado avait un gros penchant pour les kawa...
A 18 ans, mes adorables parents me payent le permis, forfait
illimité. Heureusement, au vu des nombreuses heures de plateau
effectuées.
Je ne frimais pas, mais au final tout les A étaient au rendez vous.
Ma première monture reste à jamais gravée dans ma mémoire et dans mon
coeur , mais faute de moyen ce ne fut pas un ZZR, mais une 350 rdl de
1983. Un 2 temps fantastique, un vrai vélo et une sensation de pilote de
GP...
Et oui, au siècle dernier les motos de GP étaient des 2T. De grands moments de plaisir et les premières balades...
Mais on ne la surnommait pas le cercueil sur roues pour rien et j'ai
décidé de la changer pour une moto plus sure: un 500 GPZ dans un bien
sale état que j'ai réparé de mes petites mains. La résine et le ponçage
n'ont plus de secrets pour moi. C'était l'époque des premières
concentres, des premiers 24 heures et autres GP.
Mais la quête du Graal persistait: rappelez-vous le ZZR...
J'ai fini par en dégoter un dans un état encore plus lamentable que
le GPZ: l'araignée tenait avec des bouts de ficelle, mais elle n'était
pas chère du tout, c'était une 600 et je me remis au travail avec l'aide
de copains. Mon rêve était réalisé.
Quand je l'ai revendue, on se battait presque pour me l'acheter... si, si, je vous assure!
Premier boulot, premier crédit pour une belle moto "sans travaux " : un 1000 TLR.
Ah, bicylindre quand tu nous tiens!
Un pur bonheur, ce moteur et de grands moments quand les gens voyaient
une fille conduisant ce genre d'engin. J'ai adoré,
même si elle m'a fait des plans galère. Mais ça forme l'expérience, ça
apprend à bricoler: purger un circuit hydraulique n'a plus de secret
pour moi.
Après le TLR, l'envie de passer à autre chose s'est fait sentir et j'ai eu deux Supermotos : un KLX et un Duke 620.
Vive les virolos! Mais mes potes ne traînaient pas sur mes routes et je n'allais pas sur les leurs.
Entre les deux, un ZXR Stinger a fait irruption dans mon garage: le vert avec les tuyaux d'aspirateur, celui qui gagnait toutes les courses d'endurance de l'époque.
Je roule actuellement sur un Speed Triple 2007 ,une véritable révélation. Je crois qu'aujourd'hui j'ai trouvé la moto qui me convient. Peut-on tomber amoureuse d'une moto?
J'ai vécu, je vis de grands moments de moto, malgré des épisodes (très) douloureux.
La moto m'a apporté de belles rencontres, m'a fait connaître mon mari et j'espère que tout cela continuera...
Sonia,
permis obtenu le 31 Aout 1995